Journées d'étude, visites et voyages (archives avant 2007)

 

23 juin 2005 à la Médiathèque l’Odyssée, Lomme

09h30 : Accueil des participants

10h00 : Introduction à la journée
               L’état de la formation dans la région
               Les statuts et les réformes récentes des concours

10h45 : Réinformatisation des bibliothèques : les expériences de Lille et Marcq-en-Baroeul, par Isabelle Westel et Chantal Bedoy

11h30 : Quoi de neuf dans les BU de la région ? par Corinne Leblond (SCD Université Artois)

12h00 : repas libre

14h00 : Marchés publics et plafonnement des remises : quel bilan ? exemple et débat

14h45 : Le droit d’auteur dans la société de l’information et son implication en bibliothèque par Dominique Lahary (BDP Val-d’Oise et interassociation bibliothécaires-documentalistes-archivistes)

15h45 : Les derniers projets de bibliothèques dans la région par Pascal Allard (DRAC)

16h45 : Synthèse et conclusion par Dominique Arot, BM de Lille et président du groupe régional ABF

 

26 janvier 2006 : Elus, administratifs, bibliothécaires : travailler ensemble ? à Arras

12 mai 2006 : journée à Anvers en partenariat avec le CNFPT. Au programme, la visite de la nouvelle médiathèque du quartier de Permeke (1), ainsi que celle du musée Plantin-Moretus. Avec le soleil en prime, ce qui ne gâchait rien... La dernière d’un réseau d’agglomération de 30 bibliothèques (Anvers compte 4 millions d’habitants), elle a été édifiée dans les locaux d’un ancien garage Ford des années 30 dont elle a gardé notamment la rampe d’accès des voitures à l’étage. Construction résolument moderne et esthétiquement soignée dans un quartier paupérisé, flanquée d’un bâtiment de services municipaux et précédée sur la rue d’un café-restaurant fort sympathique, le bâtiment joue sur un design épuré mais élégant et deux grands plateaux fonctionnels permettant une bonne visibilité des espaces.

Les services internes et l’auditorium sont situés au sous-sol, les deux niveaux supérieurs étant consacrés aux espaces publics. Au rez-de-chaussée, on pénètre immédiatement dans "de markt", le "marché", où des rayonnages bas et autres bacs proposent d’emblée les documents les plus attractifs : nouveautés, loisirs, musique et cinéma, BD (adultes et enfants confondues), romans..., tous supports mélangés et sur du mobilier à roulettes. Fauteuils confortables, tabourets mobiles et OPAC s’éparpillent dans l’espace pour le confort de la consultation. Ici, tous les usages sont permis : butinage, lecture plaisir, rencontres et papotages, même les petits encas et les téléphones portables sont tolérés à ce niveau, sans gêne apparente.

Une immense banque de renseignements accueille d’emblée l’usager qui peut y poser toute question, liée directement ou non aux activités de la médiathèque. Des points infos sont répartis dans tout le bâtiment. Les fonctions de prêt et retour sont entièrement automatisées, mais un utilisateur peut toujours faire enregistrer ses transactions par un agent de la bibliothèque. Toutefois, la grande majorité du public se sert des automates avec une grande familiarité. Le traitement des retours est à remarquer : l’usager dépose ses documents un par un dans une fente, un tapis roulant les entraîne, les trie et les répartit grâce à leur puce RFID dans de grands chariots (au plateau monté sur vérins pour éviter les trop grosses chutes) correspondants aux différents secteurs de l’établissement. Des agents viennent ensuite récupérer les chariots pour en ranger le contenu. D’ici peu, l’opération devrait être étendue aux retours extérieurs au bâtiment, lorsque celui-ci est fermé au public. Le règlement des paiements se fait aussi par caisse automatique, le personnel n’ayant plus à gérer directement l’argent.

L’espace consacré aux enfants est loin de faire l’unanimité, surtout parmi les agents de Permeke. L’aménagement réalisé par l’architecte n’est guère adapté aux plus jeunes : mobilier beaucoup trop haut, ambiance austère, collections très mal mises en valeur... La bibliothèque attend un nouveau budget pour remédier à ces problèmes.

L’accès au premier étage se fait par la cyber-rampe qu’empruntaient autrefois les automobiles et où se déploie aujourd’hui une dizaine d’ordinateurs avec connexion Internet en accès libre. Tous les usages légaux y sont permis : chat, messagerie, jeux en ligne et autres forums. C’est bien sûr un endroit très fréquenté par les jeunes (on y trouve également un agent de la médiathèque pour tout besoin d’accompagnement), très vivant, mais son emplacement évite les nuisances sonores et s’intègre harmonieusement dans le bâtiment

L’étage supérieur ressemble beaucoup plus à une bibliothèque traditionnelle : longues travées de documentaires, salle d’étude fermée (sans nourriture ni portables, cette fois-ci), nombreuses connexions informatiques pour des travaux plus studieux. Le long des baies vitrées, on peut consulter la presse sur de confortables banquettes rouges. Le classement des ouvrages a entièrement été revu avec des regroupements par centres d’intérêt selon un système appelé ZIZO (Zoeken Zonder Inspanningen, c’est-à-dire rechercher sans effort). Des pictogrammes très clairs reprennent les différentes thématiques.

Signe des temps ? Les rayonnages sont montés sur roulettes ici aussi, mobiles bien que très lourds. Mais la raison en est moins la prévoyance bibliothéconomique que le souci de rentabilité : l’étage est en effet régulièrement loué pour des manifestations, colloques et réunions divers, pas toujours sur l’initiative de la médiathèque... mais dont les agents doivent tout de même tout remettre en place le lendemain matin !

Une grande partie du personnel est issue du réseau déjà existant de lecture publique de l’agglomération d’Anvers. Les agents ont été recrutés sur la base du volontariat et ne sont pas dévolus à un secteur défini : ils partagent les tâches et sont mobiles dans tout l’équipement. Dans une médiathèque de proximité, la spécialisation s’efface ainsi devant le devoir d’orienter l’usager quelle que soit sa demande. De même, la notion de réseau, si elle n’est pas encore appliqué totalement pour le public (les documents sont en effet liés à un seul site et ne peuvent voyager entre les bibliothèques, même pour de simples retours), joue pleinement son rôle pour les tâche internes. Les acquisitions sont ainsi centralisées : de fréquentes réunions regroupent les acquéreurs de chaque bibliothèque autour d’une politique documentaire partagée. Le catalogage et l’équipement se font aussi dans une centrale avant que le document n’aboutisse sur son site définitif. Le temps de travail est ainsi consacré au service public, aux animations et au travail intellectuel autour des collections.

Sans être un équipement démesuré, la médiathèque de Permeke joue bien ici son rôle de forum : toutes les collections pour tous les publics et tous les usages dans une structure complètement intégrée à la ville (il est à noter que malgré la mauvaise réputation du quartier, le bâtiment n’a jamais souffert de vandalisme). Les Anversois s’en sont tout de suite emparés, et le million de visiteurs a été atteint en un an à peine.

Anne VERNEUIL

(1) http://permeke.antwerpen.be/mida/

Médiathèque Permeke

Date d’ouverture : 2005
Architecte : Aat Vos
Superficie : 3 500 m2
Nombre de documents : 235 000 (150 000 livres adultes, 35 000 documents jeunesse et ados, 50 000 documents audiovisuels)
100 places assises (50 avec PC) + auditorium de 150 places et espace supplémentaire de 300 places après déplacement des rayonnages au 1er étage
Heures d’ouverture : 41h30 (dont samedi matin et dimanche matin)
Personnel : 48 ETP