10/04/2006 - Compte rendu : Nouvelles pratiques numériques en médiathèque

 

Poursuivant sa réflexion sur le multimédia dans les bibliothèques, l’Association des Bibliothécaires Français de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (ABF) a organisé le lundi 10 avril à la Médiathèque de St Raphaël (Var) une journée d’étude intitulée : « Nouvelles pratiques numériques en Médiathèques ». Le site de la médiathèque de saint raphael : http://www.bm-saintraphael.fr

La bibliothèque hybride
Selon Michel Fauchié, président de l’Association de Développement des Documents Numériques en Bibliothèque (ADDNB), nous sommes entrés dans l’ère de la « bibliothèque hybride », celle où l’on nous oblige à faire cohabiter le matériel et l’immatériel, le flux et le stock. Il faut donc nous préparer « culturellement et professionnellement », et pour ce faire accepter une certaine « porosité » de nos missions ; il sera alors indispensable de s’adapter, d’être réactif, d’accepter de nouvelles formes de travail.

Le mouvement se fait en plusieurs étapes : tout d’abord, nous devons évaluer le « chantier » (mesurer l’évolution des technologies, mais surtout tenir compte des besoins et demandes des usagers), et donc pratiquer une veille des nouveaux usages, puis « contextualiser » la bibliothèque numérique car la société de l’information laisse désormais place à la société locale de la connaissance dont la dimension sociale impose de s’adapter au public local. Alors, il sera plus aisé d’appréhender la législation sur le droit des auteurs.

Les bibliothèques doivent avoir le désir d’accompagner cette évolution de type mutante et de défendre le droit des usagers à accéder à de nouvelles ressources en prenant en compte leur rôle d’acteur au sein de la chaîne du numérique.

Les logiciels libres
Apartir de plusieurs définitions Paul Poulain, consultant indépendant en logiciels libres (notamment responsable francophone du système intégré de gestion des bibliothèques Koha ) et en bibliothéconomie, s’est attaché à présenter l’histoire récente mais néanmoins fulgurante des logiciels libres. Il a insisté sur la question de la formation qui est centrale pour mettre en place de telles solutions de logiciels en bibliothèques. Il a en particulier rassuré les bibliothécaires qui pouvaient douter de la pérennité de tels logiciels en bibliothèque.

Le livre numérique
Denis Zwirn, représentant de l’agrégateur de livres numériques Numilog, a tenu à préciser que l’échec du support e-book (visant à mimer le livre en 2000) n’a pas signifié l’échec du livre numérique. Car l’idée du livre dématérialisé - le fichier qu’on peut lire sur de nombreux supports - suit bel et bien son chemin. Au Japon, notamment, on lit déjà des livres sur son caméscope. Et si des recherches y sont menées pour perfectionner le papier « électronique », c’est pourtant l’e-encre qui s’avère devenir la technologie la plus intéressante. Car, renvoyant la lumière extérieure (à l’inverse d’un écran qui est rétroéclairé), l’encre électronique imite mieux l’écriture sur papier.

Par ailleurs, les atouts de l’e-book en bibliothèque sont nombreux : recherche plein texte ou recherche à partir de notices bibliographiques, accès direct au texte intégral, choix de ne lire qu’une partie d’un livre, consulter le chapitre qui nous intéresse ou bien lire tout un roman.

Très pratique, l’intervenant a exposé les avantages pour le lecteur : le livre est accessible 24 h sur 24, mobile (on peut le transporter jusque sur la plage), interactif : il est possible d’annoter le texte, d’activer des hyperliens, d’ajouter des séquences multimédia, d’adapter le texte à sa vue, d’utiliser un logiciel de synthèse vocale, de faire défiler automatiquement le texte ; autant d’atouts qui intéressent la bibliothèque du handicap.

Pour la bibliothèque la protection de la DRM (Digital Rights Management), la gestion des prêts et retours est automatisée, les relances n’existent plus, il n’y a plus d’usure, de dégradation ou de déprédation possible du livre, et on peut adapter la durée de prêt au type de livre. Enfin, les possibilités de stockage sont démultipliées.

Blog de la Bibliothèque de Saint-Michel de Maurienne
Nathalie Gerfaud-Valentin a su montrer que la création d’un blog de bibliothèque était à la portée de tout bibliothécaire, pourvu que celui-ci trouve le temps de l’alimenter régulièrement. Gratuit, souple, dynamique et interactif, il ouvre la bibliothèque aux échanges avec l’extérieur. Et, selon Michel Fauchié, il offre aux bibliothécaires un formidable élan dans leur « capacité éditoriale », c’est-à-dire la création de contenu.

Wikipédia, ou un projet de travail collaboratif
Le projet d’Encyclopédie libre gratuite et multilingue qu’a explicité Frédéric Thuillier, (administrateur de la Wikipédia francophone), repose sur plusieurs principes fondateurs : la neutralité car tous les points de vue sont abordés, la gratuité (la maintenance étant assurée par des dons versés à la Wikimedia foundation), la responsabilité des contributeurs, l’ouverture, notamment la liberté de présenter un article qu’aucun éditeur n’aurait financé faute de rentabilité, et la transparence. La question de la fiabilité du contenu a été soulevée par un auditeur qui s’inquiétait de la possible intrusion d’articles totalement faux. Il a pu être rassuré par le système de surveillance mis en place : un suivi des modifications, rapide et efficace, permettant d’identifier les contributeurs par leur inscription ou adresse Internet Protocol (IP).

Michel Fauchié, pour conclure, a souligné l’importance de la question du numérique en bibliothèque.

Compte rendu rédigé par Astrid Parret

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