Twitter

 

Date de publication : 10/10/2009

Twitter a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines, mais de quoi s’agit-il exactement et en quoi cet outil peut-il trouver sa place en bibliothèque mais aussi dans nos usages ?

Twitter vient de l'anglais et se traduit par “gazouillis”, c'est une plateforme de micro-blogging (blogging : publier) des messages courts (micro) en 140 caractères depuis son ordinateur ou son téléphone ou n'importe quel terminal connecté à Internet. A juste titre Twitter est considéré comme le SMS du web.

Le site fut créé par Jack Dorsey et Biz Stone, il s'agissait à l'origine d'un projet de recherche. Le service fut développé en deux semaines et vît le jour en 2006, mais c'est en 2007 que Twitter s'est réellement développé.

Le principe de départ est de répondre à la question "What are you doing ?" (Que faites-vous ?) Le choix de cette question s'est imposé pour expliquer qu'il ne s'agissait pas véritablement d'un service de conversation, mais plutôt d'un service de partage : on peut partager ses états d’âme mais aussi, et surtout, ses ressources.
En 2 ans Twitter est devenu un réseau social à part entière : le troisième en importance après Facebook et MySpace. Ce qui représente 6 millions d'utilisateurs et 3 millions de messages par jour.

S'il s'agit au départ d'un usage de technophiles, l'usage de Twitter a permis de créer une masse d'informations et d'utilisateurs suffisante pour que Twitter devienne ce réseau de communication à part entière ainsi qu’une immense base, dont les données sont accessibles, en temps réel et réutilisables pour d'autres applications.
Ce réseau de communication, même s'il n'est que logiciel, a sa propre infrastructure, il utilise celle des opérateurs, mais reste indépendant, pour l'instant : Car il fait frémir les plus grands, en effet, il contient de l’information en temps réel, information que le moteur de recherche de Google n’exploite pas…

La personne qui a contribué à rendre Twitter célèbre est Barack Obama, Twitter a été l’une de ses armes de campagnes pour communiquer sur des opérations, des meetings et bien sûr pour collecter des fonds.

Afin d'y voir plus clair, penchons-nous sur le petit oiseau bleu (emblème du site) qui n'a visiblement pas fini de gazouiller :


Comment ça marche ?
L'utilisation de Twitter est très simple, il faut commencer par s’inscrire. Une fois son compte validé, il n'y a plus qu'à envoyer des micro-messages et à créer son réseau social, c’est là, l'étape la plus difficile : trouver les personnes qui « tweetent » dans les domaines qui vous intéressent : quelques noms à suivre pour débuter : @silvae, @jeanlucr, @epnwallonie, @bibliofrance, @novovision, …) et pour compléter vous pourrez vous référer au top of the top des bibliotwitters à la fin de cet article

Quatre fonctions essentielles sur la page de votre compte :

  • La page des followers (personnes qui vous suivent : vos contacts) ;
  • La page des following (personnes que l’on suit : personnes ressources) ;
  • La page des @Reply (liste des réponses que vous recevez)

Concrètement :

D’un point de vue plus pratique, tout se passe autour du célèbre caractère: “@“.

Imaginons trois personnes: Bob Lisa et Paul. Puis posons le cadre suivant:

  • Bob follow Lisa
  • Lisa follow Bob
  • Paul follow Lisa mais Lisa ne follow pas Paul.
  • Bob ne follow pas Paul

Ce qui peut donc arriver :

Si Lisa s’adresse à Paul avec un @Paul : Paul voit le message apparaitre sur son wall mais Bob ne l’aura pas.
Paul s’adresse à Lisa avec @Lisa : Lisa ne voit pas le message sur son wall mais dans le @Reply


Twitter est avant tout une façon de communiquer avec ses codes, son langage et sa syntaxe (même si les abréviations SMS ne sont que très peu utilisées) :

  • L’arobase : @suivi du nom d'un utilisateur permet d'envoyer un message à celui-ci. Votre message sera alors publié sur votre compte, mais la mention @pseudo signifie qu'il est adressé en particulier à cette personne, même si il est visible de tous.
  • Les DM, Direct Message : messages privés visibles uniquement par le destinataire.
  • Le moteur de recherche : Twitter propose son propre moteur de recherche "Search Twitter" (non-indexé par Google)
  • Les alertes mails : avec des services d’abonnement comme twilert vous pouvez recevoir une alerte mail quand un mot-clé est “tweetté”, cela vous permet de suivre un sujet qui vous intéresse.
  • Les hashtags (#): sorte de mots clés mis en avant dans un tweet en plaçant un dièse avant ce mot, il permet lors d'une recherche de filtrer les sujets plus facilement et de retrouver sur une même page tous les tweets en rapport avec ce hashtag. Hashtags.org ou twemes.com permettent de les exploiter. Mais vous pouvez aussi suivre le twitter du site : @hashtags


Twitter est (pourrait être) un outil pour échanger, veiller, partager :

On peut définir Twitter comme une sorte de flux RSS personnel. La notion la plus importante de Twitter est le suivi (follow) : vous suivez les actualités de vos proches, de collectivités, d'institutions ou de personnes spécialistes d'un domaine, et ils suivent réciproquement la vôtre.

Twitter est également un incroyable outil de veille qui permet, par différents moyens, de trouver de l’information ou d’en recevoir, le partage est une fonction essentielle de cet outil, car il fait sens à la notion de veille documentaire chère à notre profession, tel que la définit Narvic* : "Je veille, tu veilles, il veille, nous partageons"

 

A quoi sert (ou pourrait) servir Twitter ?

  • Rester en contact avec des collègues, plus facilement qu’avec l’utilisation d’une messagerie ;
  • Lire les informations récentes : Des sources d'informations comme CNN, ou la BBC ont des comptes Twitter.
  • Avoir des informations sur les conférences auxquelles vous n'avez pu assister : Certains twitters font des comptes-rendus en temps réel de conférences auxquels ils participent comme le congrès de l’ABF (http://twitter.com/bibliolab) ;
  • Proposer un service de référence en ligne : Pourquoi ne pas utiliser Twitter pour récolter des suggestions ou des retours sur votre site web, votre politique documentaire, etc. ;
  • S'en servir comme d'un carnet de notes. Pour ne plus laisser vos idées innovantes s'envoler juste parce que vous ne savez pas où les consigner ;
  • Annoncer les événements de la bibliothèque (comme le fait la médiathèque départementale du Haut-Rhin en annonçant le passage de ses bibliobus sur Twitter) ;
  • Avertir les usagers de l’arrivée des nouveautés à la bibliothèque ;
  • Prévenir de la disponibilité d'ouvrages réservés.


Ce que Twitter n’est pas :

  • Un service de messagerie : Si vous envoyez des informations par mail à vos amis, vous aurez à les sélectionner manuellement. Ici, un seul « tweet » partira instantanément auprès de tout le monde pour une consultation immédiate et simultanée.
  • Ce n’est pas Facebook. Les réseaux sociaux sont typiquement « symétriques » : quand vous êtes « ami » avec quelqu’un, il doit également être « ami » avec vous. Twitter est « asymétrique » si vous suivez quelqu’un il n’est pas nécessaire que cette personne vous suive également.
  • Ce n’est pas un forum. Un forum est complexe et très segmenté. Si vous voulez évoquer un sujet, vous devez le faire à un endroit précis, sous peine de perturber le flux de lecture. Twitter n’a pas vraiment de catégorie en soi, et n’est pas conçu pour les conversations profondes et très argumentées. Il n’y a pas de modérateur sur twitter.


Quelques bémols :
60% des nouveaux membres cessent d’utiliser le service dans le mois qui suit leur inscription, 80% des comptes sont suivis par moins de 10 followers (près d’un tiers n’ont d’ailleurs pas un seul follower), et les utilisateurs les plus actifs du service (10% de ses membres) sont responsables à eux seuls de 90% des tweets postés !

Twitter se situe dans l'immédiateté, l'information y est immédiate et non pérenne, il est inutile après plusieurs jours d'absence de tenter de remonter le fil des pages de son compte, l'information y est devenue obsolète et cette activité devient dans ce cas chronophage et sans intérêt.

L'absence de revenus pose question quant à la longévité du site, à terme les fondateurs devront trouver une solution pour que le site devienne rentable et perdure.

Cependant même si Twitter venait à disparaître il serait immédiatement remplacé, car au-delà du site c’est l’usage qui en fait qui est devenu essentiel : la fonction de veille et de partage revient à Twitter, la fonction de publication (l’analyse, l’opinion, etc.) à la blogosphère ou autres sites institutionnels.

Sophie Cornière